[En immersion 3/3] « À bord, le temps file à toute vitesse »

Laetitia - Serie essais DT

04 avril 2024 Sous-marins Nucléaire

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Sur la route qui les conduit jusqu’à Brest, où ils vont embarquer à bord du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Duguay-Trouin pour sept jours d’essais en mer, l’adrénaline monte pour Laëtitia et ses collègues. C’est la première fois qu’elle prendra la mer à bord d’un sous-marin, pourtant elle est persuadée de la réussite de leurs essais à venir.

Responsable d’ingénierie système au sein du département Détection sous-marine (DSM) à Toulon, elle est garante du bon fonctionnement des équipements acoustiques du sous-marins : sonar, classification et d’autres équipements DSM (présents à l’intérieur et à l’extérieur de la coque épaisse du sous-marin). Ces équipements, opérés par les veilleurs sonar et oreilles d’or du Duguay-Trouin, leur sont indispensables pour pouvoir détecter, localiser et identifier les obstacles sous l’eau (et donc ne pas mettre en danger la vie des sous-mariniers).
Laëtitia connaît bien le sous-marin avec lequel elle va plonger : depuis plusieurs années, elle alterne entre des tests de qualifications chez le fournisseur ou en plateforme d’intégration à Toulon et des essais de mise en route des matériels à Cherbourg, où est intégré et assemblé le sous-marin. En 2022, alors que le navire était mis en eau pour la première fois au dispositif de mise à l’eau (DME), Laëtitia et ses collègues ont pu tester plusieurs matériels du système DSM en mettant en œuvre de l’outillage acoustique depuis une barque. Pour la première sortie en mer, alors qu’une partie de l’équipe DSM était à bord du sous-marin, la deuxième partie de l’équipe, dont Laëtitia, a aidé à la réalisation des essais depuis un bateau-concours.
Dès l’appareillage, elle découvre le rythme et l’organisation de la vie à bord. Le programme d’essais de la semaine est dense et requiert le soutien de deux bateaux-concours et d’un avion en surface. Les équipes Naval Group à bord se relaient pour réaliser les essais prévus de jour comme de nuit, avec des conditions particulières de bruits. Laëtitia travaille en collaboration avec les équipes à bord, mais aussi avec un des deux bateaux concours. À différentes immersions, l’objectif est de vérifier l’acoustique du sous-marin, selon des exigences contractuelles, grâce à de l’outillage déployé depuis ces moyens extérieurs.
Très vite, Laëtitia s’aperçoit qu’elle a rejoint une grande famille dont elle fait désormais partie. Avec quelques autres de ses collègues qui n’ont encore jamais plongé, en tout cas à bord d’un SNA type Suffren, elle se fait baptiser et reçoit son carnet de plongée ! Lorsque le sous-marin est en surface, elle a l’opportunité d’accéder au haut du massif. Sous ses pieds, dix mètres de vide, puis l’océan à perte de vue sans aucune terre à l’horizon : rien que de l’eau et le sillage d’écume du Duguay-Trouin. Une nuit, elle a la chance d’avoir un cours de navigation au sextant et d’observer la voie lactée au beau milieu de l’océan.
Les essais se sont bien passés et le temps a filé à toute vitesse... Déjà, il faut rentrer. Laëtitia a apprécié chaque instant de son séjour à bord, même s’il y a eu de nombreux imprévus ! Elle a vu les matériels sur lesquels elle travaille fonctionner dans leur environnement réel et dans une atmosphère opérationnelle. Elle a eu en direct les retours satisfaits des marins et du client. C’est une fierté pour toute l’équipe. Grâce à cette expérience enrichissante, qui est l’aboutissement concret de plusieurs années de travail, elle sait qu’elle a gagné en légitimité et qu’elle sera plus attentive à certains détails pour les prochains matériels à installer ou tests à effectuer.