[Interview] Cédric Buche, directeur scientifique de Naval Group Pacific

05 juin 2024 International Actualité

Titulaire d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches, professeur des universités et expert en robotique plusieurs fois récompensé, Cédric Buche est directeur scientifique de la filiale Naval Group Pacific. À ce titre, il coordonne les activités de recherche menées au centre d'excellence (centre of excellence – CoE) d’Adélaïde, au sein du laboratoire franco-australien Crossing.

Votre profil d’expert 100 % académique peut sembler atypique dans un groupe industriel : quel parcours vous y a conduit ?

Cédric Buche : Après mon doctorat, j’ai enseigné pendant douze ans à l’École nationale d’ingénieurs de Brest et supervisé une trentaine de thèses. J’ai ensuite rejoint l’International Research Laboratory (IRL) Crossing d’Adélaïde récemment créé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Naval Group, l'Institut Mines Télécom Atlantique et plusieurs universités australiennes d’excellence en vue de renforcer la recherche collaborative scientifique autour de l’humain, de l’intelligence artificielle (IA) et des systèmes autonomes.

Pendant trois ans, j’ai travaillé sur la robotique humanoïde pour le compte du CNRS. Pendant cette période, l’équipe que je dirigeais a remporté à deux reprises la RoboCup, une compétition internationale de robotique. J’ai également fait partie des « Français de l’année » distingués par le journal Le Courrier australien en 2022, lauréat dans la catégorie recherche.

Mes travaux au sein de l’IRL m’ont fait connaître auprès de Naval Group, qui m’a recruté pour prendre la direction de son CoE en septembre dernier. Cela m’intéressait de suivre des sujets en lien plus direct avec le monde réel et de sortir du cadre strictement académique.

 

En quoi consiste votre fonction de directeur scientifique ?

Cédric Buche : Naval Group finance les travaux des doctorants du CoE d’Adélaïde. Leurs sujets sont définis en fonction de la feuille de route R&D du groupe, en partenariat avec les experts des universités australiennes qui les encadrent. Mon rôle est d’assurer la cohérence entre ces travaux et de veiller à ce qu’ils répondent à une problématique plus globale. Cette importante activité de recherche vise en effet à préparer l’avenir. Drones sous-marins autonomes, interfaces d’aide à la décision utilisant la réalité augmentée… Voilà quelques exemples de technologies du futur visées par Naval Group.

La force de ce CoE est de lui permettre de bénéficier des expertises uniques de l’IRL dans ces domaines de pointe et de renforcer ses compétences.

En mettant en valeur le travail réalisé auprès de nos partenaires, je contribue en même temps au rayonnement de Naval Group Pacific.

 

Comment vous assurez-vous que la feuille de route scientifique du CoE d’Adélaïde réponde aux besoins du groupe ?

Cédric Buche : Ma mission de coordination des recherches menées en Australie implique d’échanger régulièrement avec les équipes de la direction Technique, notamment le Centre d’expertise et de maîtrise des énergies et de la puissance embarquée dans les navires (CEMEP) de Nantes et le Centre d’expertise pour la maîtrise de l’information et des signatures (CEMIS) d’Ollioules.

Je suis aussi en relation avec la direction Innovation et Offres, qui définit les feuilles de route R&D, valide nos approches et nos budgets, ainsi qu’avec la direction Scientifique et le responsable Intelligence artificielle.