David, 32 ans, est usineur à l’atelier CA 15 sur la base navale de Toulon depuis 2010. Poulies, passages de coque, tubes lance-torpilles… Les opérateurs de l’atelier CA 15 fabriquent tous types de pièces pour bâtiments de surface ou sous-marins, en construction comme en maintien en condition opérationnelle (MCO). Pour la fabrication de ces pièces très diverses dans leurs dimensions comme dans leur complexité, l’atelier est équipé de machines de haute précision (tour numérique, aléseuse centre d’usinage…) sur lesquelles les opérateurs se forment pendant plusieurs années avant d’en avoir la parfaite maîtrise. À l’atelier, on trouve des tourneurs, des fraiseurs, des aléseurs : des métiers de la grande famille de l’usinage mais avec un savoir-faire différent pour chacun.
Un métier, des savoir-faire !
C’est en 2009 que David, alors élève en BTS Industrialisation des produits mécaniques au lycée Rouvière de Toulon, rejoint pour la première fois l’équipe de l’atelier CA15 pour effectuer un stage. Cette première expérience réussie est suivie par une année en tant qu’intérimaire avant son embauche en CDI en 2010. D’abord formé sur le petit tour numérique pour la fabrication de pièces de petites dimensions, David passe ensuite sur le centre d’usinage et s’initie à la fabrication de plus grosses pièces prismatiques pour les activités de MCO. Puis, il se forme au maniement du tour vertical avant de passer en 2013 sur le nouveau centre d’usinage acquis par l’atelier, sur lequel il va officier pendant 7 ans. Au total, ce sont 10 années pendant lesquelles David a exploré nombre de possibilités offertes par le métier, développé des compétences et peaufiné sa technique sur plusieurs machines.
La transmission : une valeur forte
« L’usinage c’est un ensemble de spécialités différentes : la méthodologie, la programmation diffèrent en fonction de la machine et de la complexité du traitement de la pièce. C’est ce qui me plait dans ce métier : c’est toujours un challenge ! Réussir à serrer et à brider une pièce, la réaliser correctement : c’est une grande satisfaction ! D’autant que certaines sont de forme géométrique complexe et de grandes dimensions : plus de 6 mètres de long ou 3 mètres de diamètre. Le métier est très varié et demande de la réflexion, de la concentration et bien sûr de la précision », explique David.
Depuis 2020, David se forme sur l’aléseuse, la machine principale de l’atelier - et l’unique aléseuse de cette capacité dans le bassin méditerranéen - qui sert à la fabrication ou la réparation de pièce de gros volume comme les tubes lance-torpilles, les brèches de sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) ou encore le cylindre de freinage des catapultes du porte-avions Charles-de-Gaulle. Il est accompagné par Frédéric qui lui transmet son savoir-faire avant son prochain départ à la retraite. « Mes compétences, je les ai acquises en travaillant avec les anciens. La transmission des savoir-faire - le matelotage comme on dit chez nous - et l’entraide sont des valeurs fortes de notre métier. C’est rassurant et nécessaire car on travaille des pièces de forte valeur : l’erreur peut coûter cher ! ».
Aujourd’hui, en parallèle de sa formation sur l’aléseuse, David apporte à son tour son expertise sur le centre d’usinage en cas de besoin. « C’est un métier dans lequel je m’épanouis. On m’a permis d’en explorer plusieurs facettes : c’est une chance ! »