[Sur le chantier] Épisode 1 : une FREMM entre au bassin

05 juin 2024 Naval de défense Bâtiments de surface Services aux flottes Actualité

Il est 9 heures du matin sur la base navale. Guidée par des remorqueurs de la Marine nationale, la frégate multimissions (FREMM) entre lentement dans le bassin où elle s’apprête à passer plusieurs semaines en cale sèche pour un arrêt technique programmé. Les manœuvres se déroulent sous l’œil attentif du responsable de la manœuvre d’entrée au bassin de Naval Group. C’est le chef d’orchestre de cette opération délicate et minutieusement préparée.

Jean-Yves, le responsable de l’entrée au bassin, suit d’un œil attentif la lente progression de la frégate. Il explique : « Nous allons la positionner dans l’axe du bassin, juste au-dessus de sa ligne de tins. Au centimètre près ! »

« Rectification de 2 degrés à bâbord » indique-t-il soudain par radio. Les équipes réagissent aussitôt : la tension des treuils est ajustée et la proue se décale légèrement.

La frégate passe le seuil du bassin et la tension sur les bajoyers est palpable. En cas de problème, avec l’inertie du bateau, il faudra réagir très rapidement. « Seul le travail de préparation que nous avons fait en amont permet de maîtriser la montée d’adrénaline » affirme Jean-Yves, les yeux fixés sur la proue qui avance petit à petit.

À ses côtés, Marion, responsable du département Logistique chantier, ajoute : « tout le planning du chantier dépend du succès de l’échouage. Nous y travaillons donc bien en amont. Avec mes équipes, je m’assure que tout le monde est prêt pour l’opération et que toutes les ressources sont disponibles et bien coordonnées pour le jour J ».

La date et l’heure de l’échouage sont déterminées en fonction de la marée. Au cours des semaines précédentes, l’équipe bassin, les remorqueurs de la base navale, l’équipage de la frégate et les collaborateurs du Service de soutien de la flotte (SSF) ont mis au point son déroulé. « Nous avons notamment disposé dans le fond du bassin les tins sur lesquels la coque de la frégate va reposer. La configuration de cette ligne de tins varie à chaque fois, en fonction du bateau concerné et des dimensions du bassin, poursuit Jean-Yves. Et, hier, nous avons mis le bassin en eau et enlevé le bateau-porte ».

 

Un processus lent et synchronisé

Pendant ce temps, la FREMM continue d’avancer et les géomètres de l’équipe bassin contrôlent sa position avec du matériel optique. « Je suis en liaison permanente avec le pilote de la Marine nationale et avec l’officier de manœuvre de la frégate, qui corrige au maximum la gîte du navire », reprend Jean-Yves. « La réussite des opérations repose sur notre capacité à bien communiquer entre nous pour nous synchroniser finement à chaque étape. Les années d’expérience m’aident aussi à anticiper les réactions de la frégate. »

« Après le départ des remorqueurs et la fermeture du bassin, les plongeurs Naval Group vont vérifier deux fois l’alignement du navire : un peu après le début du pompage de l’eau, puis lorsque la FREMM se rapprochera de sa ligne de tins, complète Marion. Le pompage reprendra alors jusqu’à l’échouage complet du navire sur ses tins. » Une fois la frégate échouée et le bassin vidé de son eau, le chantier peut démarrer... 

 

À suivre : [Sur le chantier] Épisode # 2 : soutenir la production